Comment devenir un·e allié·e efficace ?

Comment devenir un·e allié·e efficace ?

L’inclusion est aujourd’hui au cœur des enjeux stratégiques de l’entreprise. Au-delà de la nécessité de garantir une réussite à long terme sur les questions de recrutement, de marque employeur, d’innovation et de performance globale de l’entreprise, l’inclusion est également un défi de justice sociale. Il s’agit de faire en sorte qu’au sein de l’entreprise, chacune et chacun se sente respecté·e et défendu·e contre les discriminations et les préjugés.

Par Isabelle Pailleau, Psychologue du travail, dirigeante de la Fabrique à Bonheurs

Faire avancer l’inclusion en entreprise est un véritable défi. Pour y parvenir, le rôle des allié·es est déterminant. 

Reste que ce rôle n’est pas toujours évident. Il existe des freins individuels et collectifs qui, au quotidien, nous empêchent de jouer notre rôle d’allié·e en entreprise. Comment devenir un·e allié·e efficace ? Comment construire une juste posture en entreprise et quels sont les bénéfices d’un tel engagement ?

Passer de témoin muet à véritable allié·e

Pour pouvoir assumer un rôle d’allié·e, il est essentiel de prendre conscience qu’en n’agissant pas contre les discriminations et les inégalités, nous y contribuons. Au lieu d’en être le témoin muet, nous pouvons accrocher notre courage (et le risque qui va avec) en bandoulière et prendre une position claire contre des comportements inacceptables.

Qu’est-ce qui m’empêche d’être un·e allié·e ? 

Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles, nous n’adoptons pas toujours une position claire. Qui n’a pas entendu, ou n’a pas dit un jour : « Je ne suis pas légitime, je ne connais pas assez le sujet », « Je ne suis pas directement concerné·e », « Cela va me prendre du temps, je n’ai pas l’âme d’un·e militant·e », ou encore : « On risque de penser que je suis un·e activiste et je n’aime pas les histoires, ça va me porter préjudice pour la suite de ma carrière » et même « On n’en fait pas un peu trop sur le sujet ? Je ne pense pas qu’il y ait vraiment un problème » ?

Autant de remarques qui attestent d’un manque de compréhension des enjeux sous-jacents. En effet : participer à faire avancer les droits d’une minorité participe aussi à faire avancer ceux de la majorité.

Être allié·e est bien plus facile qu’on ne le pense

Devenir allié·e peut se faire en douceur. Il est tout à fait possible d’admettre que l’on connait mal le sujet tout en reconnaissant qu’il n’est pas acceptable de rester silencieux. 

Le premier pas consiste simplement à arrêter de se censurer en fixant des limites douces, ou plus fermes si nécessaire, pour ne laisser passer aucune remarque sexiste, raciste et homophobe. Un bon moyen d’y parvenir et de se poser la question « Et ce que je laisserais dire cela s’il s’agissait de l’un de mes proches ? ». 

Cela demande bien sûr d’être attentif et attentive aux gestes et aux phrases, même minimes, qui entretiennent un climat d’exclusion et de discrimination.

Agir en tant qu’allié·e, c’est également savoir doser ses actions. Nul besoin de se lancer dans un discours enflammé en cherchant à convaincre du bien-fondé de ses positions ni de faire une leçon de morale dès que nous entendons des propos inacceptables ou que nous remarquons des attitudes à bannir. 

Se positionner CONTRE et agir POUR suffit en soi.

Faire vivre la justice et l’équité au quotidien

Les bénéfices sont nombreux, aussi bien sur un plan personnel ou relationnel que collectif.

Se positionner en tant qu’allié·e, c’est augmenter l’estime de soi en expérimentant le courage de faire porter sa voix pour soutenir une cause juste. C’est développer son empathie et son sens de la responsabilité collective. 

Les études en psychologie positive sont formelles : aider les autres participe à notre bien être personnel. 

C’est faire ce que nous aimerions que les autres fassent pour nous dans n’importe quelle situation. C’est faire vivre l’équité et la justice au quotidien.

Être allié·e, c’est prendre un rôle de pédagogue pour sensibiliser et éduquer sur des sujets qui nous semblent parfois très éloignés de notre quotidien ou de nos préoccupations. En ajoutant une voix aux minorités, en nous engageant pour la diversité, nous contribuons à faire avancer les droits de tous et de toutes.

Enfin, les entreprises ont-elles aussi intérêt à se pencher sur la question des allié·es et à les promouvoir. 

Un environnement de travail plus inclusif est la garantie d’une culture plus tolérante et ouverte, surtout à l’heure où la recherche d’une marque employeur plus respectueuse de la diversité et plus inclusive est le gage de recrutements de super talents engagés.

Alors prêt·e à devenir des allié·es ?