Santé mentale : comment survivre en entreprise? 

Santé mentale : comment survivre en entreprise? 

La vie en entreprise peut parfois mettre à mal notre santé mentale. Entre des objectifs qui peuvent s’avérer de moins en moins réalistes et atteignables, un manque de moyens humains ou matériels, des injonctions paradoxales et/ou une perte de sens dans notre activité, il est parfois bien difficile de rester serein sans flancher. Pourtant, prendre soin de sa santé mentale au travail est essentiel pour maintenir un niveau de bien-être global. Alors comment y parvenir ? 

Par Isabelle Pailleau, Psychologue du travail, dirigeante de la Fabrique à Bonheurs 

Préserver sa santé mentale, c’est d’abord préserver sa santé physique et son énergie. Notre corps n’est pas uniquement le véhicule qui déplace notre cerveau d’un point A à un point B. Il faut donc le ménager et se méfier de notre mental qui nous martèle  « Quand on veut, on peut ! ».

Prendre des pauses régulières et planifier des vrais congés : Accordons-nous des pauses régulières pendant la journée de travail pour souffler et se ressourcer. Ironie, les fumeurs et fumeuses sont parfois les seul·es en entreprise à sortir « s’aérer ». Pourtant, la pause aide à réduire le stress et à maintenir notre concentration. S’accorder des pauses est nécessaire pour laisser l’énergie remonter, le cerveau décrocher, mais aussi pour prendre du recul et nous aider à faire face à un problème. Les pauses permettent de trouver des solutions et d’être plus créatifs. Il en va de même pour les congés. Pour prévenir l’épuisement professionnel et maintenir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Changeons d’air et appuyons sur pause pour nous reposer réellement. Le cerveau et le corps ont besoin de voir d’autres horizons que le bureau de notre ordinateur.

Faire de l’exercice régulièrement : Sans devenir addict à la salle de gym ou aux marathons à la chaine si nous n’en avons ni le goût, ni les compétences, trouvons une activité physique qui nous convient et nous permet débrancher la tête pour descendre dans le corps. L’activité physique est l’un des meilleurs moyens pour améliorer son humeur. Essayons d’intégrer des moments d’exercice/de mouvements dans notre routine quotidienne, que ce soit avant ou après le travail. Cela peut être des exercices très simples tels que préférer les escaliers aux escalators et ascenseurs.

Préserver sa santé mentale, c’est aussi faire de la place dans sa tête pour laisser performance, travail et optimisation de côté de temps à autres et permettre au stress de redescendre.

(Se) fixer des limites claires : Définir des limites claires entre sa vie professionnelle et personnelle évite le surmenage. A moins de travailler aux Urgences ou dans un service de greffes d’organes où notre engagement est total, laissons le travail au travail. Évitons de revenir à la maison avec les dossiers « urgents » à finir. De la même manière, attention à ne pas saturer notre week-end avec 2 marathons, 2 brunchs, une expo, une soirée entre amis et un ciné pour « optimiser » notre temps hors travail. Fixer ses limites peut inclure des horaires de travail réguliers et des périodes dédiées à la déconnexion. 

Pratiquer des activités méditatives et de relaxation : Intégrons des pratiques de méditation, de pleine conscience ou de respiration dans notre routine quotidienne. Quelques minutes chaque jour pour se concentrer sur sa respiration suffisent à réduire le stress et à améliorer la concentration. Il existe d’ailleurs des applications de cohérence cardiaque faciles d’utilisation. Nous pouvons aussi choisir de gribouiller ou de colorier pour relâcher les tensions. Cela peut nous aider à rester présent et à gérer le stress de manière efficace.

Enfin, préserver sa santé mentale, c’est partager la charge et la préoccupation professionnelle avec un collectif soutenant. En devenant des sentinelles les uns, les unes pour les autres, nous sortons d’un isolement délétère qui risque de nous couper du réel.

Favoriser une communication ouverte : Assurons-nous de pouvoir discuter ouvertement de nos préoccupations avec nos collègues et notre N+1 ou 2. Une communication transparente peut contribuer à réduire le stress lié au travail. En partageant nos difficultés face à certains projets, nous rendons le travail visible et mettons en lumière des points de tension dans l’activité que d’autres ressentent aussi. 

Trouver du soutien : Si nous rencontrons des difficultés au travail, n’hésitons pas à chercher du soutien auprès de nos collègues ou de notre famille dans une certaine mesure. Si nous sentons que le sujet devient envahissant et que notre comportement s’en ressent (irritabilité, insatisfaction, sensation d’être incompétent, pleurs, découragement à répétition, anxiété, problèmes de sommeil….), il est important de ne pas hésiter à demander de l’aide à des professionnels de la santé mentale avant que les symptômes s’aggravent. Ils nous aideront à prendre la distance nécessaire et à retrouver l’équilibre pour un travail épanouissant.