Diversité & Inclusion : les chiffres à retenir

Diversité & Inclusion : les chiffres à retenir

Pour quelles raisons, faut-il s’engager en faveur de davantage de diversité et d’inclusion en entreprise ? Et surtout de quelles façons ? Ces questions animent aujourd’hui les managers d’entreprises françaises. Bien que le retard hexagonal en matière d’inclusion et de diversité soit une réalité, la majorité des entreprises semble désormais avoir acté de la nécessité et de l’urgence d’un changement. têtu·connect vous livre ici quelques chiffres à méditer.

Par Chloé Consigny

Une diversité encore très relative

Si les différentes réglementations ont induit une meilleure représentation des femmes au sein des instances dirigeantes, les minorités visibles restent, pour leur part, largement sous représentées. Une étude réalisée par Mozaïk RH et Me and You Too en mai 2022, révèle qu’au sein du SBF 120 (indice boursier qui regroupe les 120 plus grandes entreprises françaises), seul·es 3,5 % des dirigeant·es sont des minorités visibles ou ont un nom à consonance extra européenne. Un pourcentage qui s’établit à 4,2% au sein des membres des conseils d’administration. Au total, 50 % des entreprises du SBF 120 n’ont aucune diversité ethnoculturelle dans leur Comex. 

Dans le détail, des différences socio-économiques majeures apparaissent entre dirigeant·es français·es et dirigeant·es internationaux. Ces derniers sont ainsi beaucoup plus représentatifs de la mixité sociale. Baptisée « favoriser la diversité socioculturelle au sein des entreprises françaises », l’étude McKinsey/Club du 21ème siècle livre un constat étonnant : Seul 38 % des dirigeants et dirigeantes français·es ont des parents non issus de CSP +.  En comparaison, 72 % de leurs homologues internationaux ont des parents non issus de CSP +. Par ailleurs, seuls 32 % des dirigeants et dirigeantes françaises sont les premier·es diplômé·es de leur famille. Un pourcentage qui atteint 42 % au sein des profils internationaux. 

Des discriminations toujours à l’œuvre

L’observatoire MeteoJob/Ifop des discriminations à l’embauche fait état d’une augmentation des discriminations. La proportion de salarié·es affirmant avoir été victimes de discriminations à l’embauche lors de la recherche d’un emploi s’établit à 21 % en 2021, contre 12 % en 2001. Sur le lieu de travail, 74 % des salarié·es affirment avoir déjà été témoins d’au moins une forme de discrimination. Ils mentionnent en premier lieu l’apparence physique (41 %), le racisme (36 %), l’âge (34 %), le sexe (31 %) et l’origine ethnique (29 %).  

La France à la traîne 

Si les grandes entreprises semblent avoir pris conscience de l’importance des sujets D&I – selon une étude réalisée par cabinet de recrutement Heidrick and Struggles, la quasi-totalité des dirigeants et dirigeantes d’entreprise (93 %) estime que les problématiques de diversité, d’équité et d’inclusion ont acquis ces dernières années une importance majeure – la prise de conscience peine à se traduire de façon concrète au sein des organisations. Ainsi, selon l’enquête Inclusion réalisée par le cabinet de conseil en recrutement Workday, seules 54 % des entreprises françaises ont embrassé la diversité, 37 % déclarent qu’elle est reconnue et valorisée dans leur organisation et 17 % qu’elle est assimilée par les collaborateurs, qui parviennent à communiquer en tenant compte de différentes perspectives. Au sein des PME et ETI, les thématiques Inclusion et diversité sont encore moins adressées. L’enquête de l’Entreprise du Futur et du collectif d’experts Implid révèle que seul·es 3,6 % des 1 200 dirigeant·es de PME et d’ETI interrogé·es fin 2021 avaient inscrit la diversité sur leur feuille de route 2022. 

Un levier d’attractivité des talents et des clients 

Dans un contexte de pénurie des talents, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à reconnaître l’impact d’une stratégie D&I en matière d’attractivité et de fidélisation des talents. L’enquête Workday livrée début 2023, montre que désormais, 41 % des entreprises françaises relient le sujet de la diversité à la notion de rétention des talents. Une perception qui recouvre une réalité : désormais, 84 % des candidats et candidates à l’embauche considèrent l’inclusion comme un critère déterminant dans le choix de leur entreprise. Un pourcentage qui atteint 100 % au sein de la population des 18 – 24 ans, selon l’étude Cegos « Diversité et inclusion dans les organisations : les enjeux compétences d’une transformation culturelle ».

Au-delà de l’interne, la stratégie D&I d’une entreprise n’est pas sans incidence sur ses client·es. Ainsi, désormais, 72% des consommateurs et consommatrices ont le sentiment qu’ils et elles peuvent personnellement avoir un impact sur le monde et leur entourage à travers leurs comportements et leurs décisions d’achat, selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Accenture

Un important vecteur de performance 

L’impact en termes de performance financière des politiques Diversité & Inclusion a été maintes fois démontré. Dès 2013, Harvard Business Review constate que les entreprises recensant la plus forte diversité sont 45 % plus susceptibles d’afficher une croissance de leur part de marché et 70 % plus susceptibles de conquérir un nouveau marché. Plus récemment, une enquête menée par le cabinet de conseil BCG révèle que les entreprises dont les équipes dirigeantes affichent une diversité supérieure à la moyenne sont 19 % plus innovantes que les autres. Leur rentabilité est de 9 points supérieure à celle des autres.